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    Quand vous conduisez votre enfant à l’école, vous embarquez sans le savoir un troisième passager : l’élève que vous avez été. Exploration !

     

    Il s’agit de vous. Pas vous maintenant. Non. Vous… hier, avant-hier à la même place. Celle de l’enfant en classe. Et vous n’imaginez pas à quel point cela va influencer votre rôle de parent d’élève, votre rapport aux enseignants, ce que vous allez dire de l’école à votre enfant. 

    Je ne peux pas dans un seul article, faire la liste des sensations que l’école a pu générer en chacun d’entre nous. Cela va de l’angoisse profonde, la peur de n’avoir aucune place, l’ennui, la stigmatisation de ne pas être « dans la norme »… Jusqu’à l’enthousiasme de découvrir une matière, de constater qu’on sait faire un truc, l’étonnement pour un détail historique raconté en classe, etc… Parfois même, le peu d’intérêt pour les matières enseignées mais la découverte précoce de son talent à embarquer un groupe dans la cour de récré.

    Vous trouverez bien par vous-même votre profil… C’est finalement si frais en soi. Reste que dans votre manière de lire le livret scolaire de votre enfant , de parler à un enseignant en vous posant d’emblée en victime ou en consommateur exigeant, votre réaction face à une mauvaise note perçue comme l’alerte de l’échec scolaire assuré… il y a toujours l’enfant que vous avez été en classe. 

     

    Petit portrait de vous en écolier / écolière

     

    Cherchez-vous dans cette liste : 

    • Vous n’étiez pas du genre à lever la main pour demander une explication 
    • Vous avez dû masquer que vos parents ne savaient pas bien lire ou écrire 
    • Vous aimiez bien l’école pour les copains, mais vraiment pas pour la classe 
    • Vous aimiez bien être en classe mais n’aviez pas de copain(s) / copine(s) 
    • Passer au tableau vous terrifiait (parce que vous ne saviez pas la « solution », la « formule ») 
    • Passer au tableau vous terrifiait (même si vous saviez la « solution », la « formule ») 
    • Vous étiez super bon en classe et un peu le chouchou de la maîtresse 
    • Vous avez redoublé en primaire (on a dit à vos parents, donc à vous, que ce n’était pas encourageant) 
    • Vos parents vous ont mis la pression du début à la fin… (vous faites d’ailleurs comme ça au bureau) 
    • C’est en CM2 qu’on s’est rendu compte que vous étiez… myope !!! 
    • Vous étiez perpétuellement dans la lune et « pas là »… un ovni pour tout le monde 
    • L’autorité de l’enseignant vous en imposait. L’autorité d’un prof continue de vous déstabiliser 
    • Vous passiez deux ans après votre frère ou votre sœur « si formidable » 
    • Vous passiez deux ans après votre frère ou votre sœur « On espère que vous ferez mieux » 
    • Vous aviez toujours un peu la pression et le dimanche soir n’était pas un bon moment (ça vous reste, d’ailleurs) 

    Je pourrais continuer la liste…

    Vous pouvez prendre un papier et un crayon et vous faire votre propre portrait chinois.
    Amusez-vous à placer dans les commentaires de cet article votre propre ressenti.
     

    Cela fera une belle liste 


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     Dire à un enfant « Comment, tu ne sais pas ça ?! » Cela provoque en lui une honte et un réflexe de fermeture. Évitez cette remarque et comblez gentiment la lacune.

    Les multiples apprentissages que nous avons traversés depuis l’enfance ont consisté à :

    ·         Défricher l’information (surtout à y être aidé, puis à faire de cette information une évidence)

    ·         Comprendre, apprendre

    ·         Incorporer la connaissance si bien qu’elle fait partie de nous-mêmes.

    La fluidité acquise participe de notre identité. Nous sommes, entre autre, ce que nous savons. Il est donc tentant de dire à quelqu’un « Tu ne sais pas ça ?! »…. Et d’en rajouter par « … à ton âge ?! »…. tout simplement parce que dans le spectre de nos savoirs, cela paraît évident.

     

    La complexité du monde nous démontre tous les jours que l’on est toujours l’analphabète de quelqu’un. Personne ne sait tout de tout !!! Il faut donc être modeste et bienveillant. Les enfants, tout jeunes, tout neufs sont en phase de conquête d’apprentissages, d’essais, de tentatives, d’échecs (aussi). Et bien sûr, ils en savent moins que nous sur certains points. Quoique ! Depuis une vingtaine d’années, les parents se sentent souvent les « pauvres » technologiques de leur progéniture.

    Le « A ton âge, tu ne sais toujours pas ça ?! » meurtrit l’enfant. Parce qu’il a une relation d’amour avec ses parents et qu’il incorpore ce blâme comme notre déception à son sujet. C’est une honte, puisque vous le dîtes, d’être ignorant. Les adultes analphabètes le vivent d’ailleurs de la même façon. L’ignorance, une lacune vécue comme une pauvreté.


    Que faire ?
    Le mieux est de débuter par quelques questions pour situer le problème. L’enfant est-il passé à côté parce qu'il était dans la lune ? Parce que ça ne l’intéresse pas ? Parce qu’il n’a pas les outils pour comprendre ? C’est la première fois que vous remarquez ce manque ?


    Ensuite (petite astuce) mettez-vous à sa hauteur pour lui parler. C’est un geste extrêmement simple et incroyablement producteur de calme et de confiance.
    Et là, expliquez la notion, le petit calcul, le pays sur la carte géographique. Vous ne le savez pas vous-même ? Cela arrive : dites à l’enfant qu’on va demander à un tel ou une telle… renseignez-vous dans votre entourage, quartier, centre de loisirs, et même sur le web qui contient plein de vidéos pédagogiques, sur tous les sujets…

     


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    Question simple, stratégie complexe ? Pas forcément ! Avec un petit peu de méthode, un enfant se rassure et entre dans le contenu à retenir.

     

    Apprendre une leçon :


    Il faut créer un chemin, simple si possible. Voilà une petite recette qui vaut ce qu’elle vaut mais qui a fait ses preuves.

    Préambule

    ·         Munissez-vous d’un papier, d’une ardoise ou d’un tableau. Le mieux est de pouvoir coller au mur de la chambre le mémento magistral qu’on va élaborer ensemble.

    ·         La liste tient en 4 phrases, donc 4 couleurs.

    ·         C’est l’enfant qui écrit pour s’approprier la chose.

     

     

    Petite méthode pour apprendre sa leçon

    1)  Lire à haute voix tout le texte de la leçon. On lit pour que la mémoire visuelle s’exerce et aussi à voix haute pour que la mémoire auditive soit tout autant sollicitée.

     

    2)  On sort toutes les définitions… et on fait une petite fiche pour chacune.

     Vérifiez avec l’enfant qu’il comprend tous les mots et notez ceux incompris. Apprendre ces définitions. Utilisez plusieurs couleurs dans les fiches (mémoire visuelle).

    L’enfant écrit : « Écrire chaque définition sur une fiche. Apprendre chaque définition »

     

    3)  Apprendre par cœur le titre des différents chapitres (ou parties, ou paragraphes)…
    … Cela permet de photographier la structure de la leçon : I) – II) – III), etc… Le jour de l’évaluation, ce seront autant de branches auxquelles se raccrocher.

    L’enfant écrit : « Apprendre le titre des différents chapitres »

     

    4)  Enfin, apprendre le contenu des paragraphes.

    L’enfant écrit : « Apprendre le contenu des paragraphes ».

    Avec cette petite technique, on peut apprendre plus sereinement. C’est d’autant plus efficace qu’on s’y prend à l’avance. En ne faisant pas l’exercice « du soir pour le lendemain », on se stresse moins et cela s’intègre mieux dans la mémoire profonde. Une petite lecture sur 3 soirs et hop ! C’est dans la poche.

     


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     Votre enfant rentre à la maison avec un poème à apprendre. L’intéressé(e) vous dit « De toute façon, j’y arriverai pas ! ».

    Comment faire ?

    Allez… quelques pistes pour aider notre petit écolier :

     

    ·                     D’abord, c’est un exercice de mémoire. Donc, on coupe la musique, le téléphone et la télé, on s’assoit bien confortablement. Pour les plus bloqués, on respire bien profondément 2 ou 3 fois pour lâcher les tensions.
    Ensuite : on observe le texte, sa construction.
    Un poème, cela s’organise en strophes et en phrases (vers) . Autant de points d’ancrage pour mémoriser.

    ·                     Combien de strophes, et dans chaque strophe, combien de vers ? Ça y est, il va être possible de découper pour mieux mémoriser. D’autant plus que bien des poèmes contiennent des répétitions de vers. Une fois repérées, c’est autant de lignes en moins à retenir. Vous pouvez photocopier le poème et surlignez en fluo les répétitions.

    ·                     Autre chose à dire à l’enfant : il faut lire plusieurs fois, à haute voix. Pourquoi ? Parce que :

    o        Tes yeux enregistrent les mots comme une caméra,

    o        Et que ta voix permet à ton cerveau d’enregistrer comme un dictaphone.
    Qu’il soit plutôt visuel ou auditif, l’enfant ainsi s’adapte.

    ·                     Enfin, ne pas hésiter à lire une première fois le poème avec l’enfant, lui faire visualiser les images voulues par le poète : c’est plus facile d’apprendre quand on a l’image d’un petit cheval blanc qui avait du courage dans le mauvais temps.

    Cela se passe-t-il au bord de la mer ? Dans la ville ? Sur la branche d’un arbre ? Qui sont les sujets ? Des gens, des animaux ? Autant d’ancrages pratiques pour la mémoire !

    ·                     On peut aussi mimer la scène, ils adorent !  la tempête, l’ogre ou le renard alléché… « Car cette leçon vaut bien un fromage, sans doute ?! »… Donnez de votre personne. Levez-vous ! Faites du théâtre !!!

    ·                     Dernière piste : s’assurer que l’enfant a bien compris tous les mots : c’est très dur d’apprendre du charabia ! Ainsi, dans l’exemple ci-dessous (poème de Jacques Prévert), le mot « crêpe » n’est pas un dessert breton !

     

    A l’enterrement d’une feuille morte
    Deux escargots s’en vont
    Ils ont la coquille noire
    Du crêpe autour des cornes
    Ils s’en vont dans le soir
    Un très beau soir d’automne.

    Et vous : Essayez vous-même d’apprendre un poème demandé à vos enfants, à vos petits-enfants.

     

    Reste que c’est aussi un exercice oral !!!


    Une fois le texte mémorisé et incorporé, reste à le restituer à un auditoire. Cela fait peur, évidemment ! Voici deux conseils importants :


    1 – Combattre la tentation d’en finir au plus vite. Le public / la classe / l’enseignant ne comprend rien, tellement le poème est récité sans relief… Au moindre faux pas, le/la récitant-e perd soi-même le fil.


    2 – Donc, on respire, on y va lentement !

     Bien articuler permet de détendre la mâchoire, de reprendre son souffle. Si l’on a bien suivi la méthode ci-dessus, et bien, l’on visualise les strophes et on voit les images qu’on a élaborées pour apprendre… Le poème défile tout seul…

     


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  • parlez, cadrez, organisez

     C’est parti pour la rentrée scolaire.

    .Et vous, quelles seront vos bonnes résolutions ?


    Côté parent : encadrez pour rassurer

    L’école fait son job que vous jugez à votre convenance. Mais de votre côté, comment allez-vous lancer cette année scolaire ? Le plus beau cadeau que vous puissiez faire à vos enfants, c’est de créer pour eux un cadre dès aujourd’hui. Notez que « cadre » est une notion d’espace ; « aujourd’hui » une notion de temps. Les deux ont de l’importance. Dès maintenant, posez ce qui sera possible ou non, accepté ou interdit dans la semaine scolaire. C’est aussi ce qu’on appelle une « pédagogie de contrat »… Écrivez-le pour vous-même avant d’engager la conversation avec vos jeunes héros. Par exemple : 

    L'heure de réveil et l'heure de coucher  

    Les modalités de retour à la maison 

    La place des devoirs : faite en sorte d'installer une suite logique : ex : tu rentres, tu goûtes, tu joues 20 minutes puis les devoirs. Ces 45 min maxi ne se négocient plus ensuite de toute l'année. 

    La place d'internet et des jeux 

    La visite des copains 

    Le choix du sport de l'année 

    Les petits « plus » du mardi soir ou du vendredi soir si l’on n’a pas classe le lendemain (sans faire n’importe quoi, au risque de contrarier leur biorythme), etc… 

    Évidemment, il y a des risques de dérapage en cours d’année mais ce cadre une fois posé, tel un « contrat de confiance », va vous permettre de re-cadrer, c’est le cas de le dire, si besoin est. Et, cela se vérifie dans la vraie vie : c’est très rassurant pour les enfants. Donc, un petit peu toutes les semaines, un peu aussi tous les mois, on se pose en « forum familial » et on évalue les dérapages, oublis, sorties du cadre qu’on s’est donné à la rentrée. 

    C’est sans jugement. On fait cela en douceur : tu vois, là, tu es sorti de notre... On avait dit… tu t’es engagé… Les enfants sont très loyaux sur leurs engagements. 

    Le sommeil est une ressource absolue pour une bonne année scolaire. Pour les ordis branchés en wifi sur la box familiale, n’oubliez pas que vous pouvez couper la connexion !

     Parlez de l’école avec vos enfants, un petit peu chaque jour. A mesure qu’ils grandissent, ils apprécient moins l’exercice. Perfusez quand même la conversation familiale de questions sur les profs, la maîtresse, les difficultés du moment.

     Un truc : par exemple, chaque vendredi soir c’est debriefing de la semaine. Sans jugement. Ouvrez grandes vos oreilles, acceptez les revendications et les plaintes… C’est une bonne façon d’être ensemble et de remettre à niveau la vie de famille. 

    :
    « Où te sens-tu le moins à l’aise ? ». « Quelle est la notion, la leçon, la plus dure à comprendre pour toi ? ». Étonnamment, vos enfants vous livreront un très bon diagnostic. Vous y gagnerez pas mal de temps pour mettre en place de l’aide et eux se sentiront en confiance pour vous confier leurs inquiétudes.
     

    Voilà, ce ne sont que quelques pistes pour bien débuter l’année. Tout ce qui aura été négocié en amont facilitera le quotidien. Il ne sera plus question de revenir là-dessus. Le confort, quoi ! 


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